OVRSEA part régulièrement à la rencontre de ses clients chargeurs pour évoquer l'actualité du fret et de la logistique mais aussi les défis à venir. Cette semaine, rencontre avec Guillermo Becedoniz, le directeur transports de la PME industrielle espagnole Valdinox.
Bonjour Guillermo, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Cela fait près de 15 ans que je travaille chez Valdinox, aujourd’hui au poste d’International Sales and Marketing Manager. J’ai eu la chance de lancer la stratégie de développement international de l’entreprise. Mais Valdinox étant une petite entreprise d’une trentaine d’employés, son corps exécutif est très réduit. Je me consacre donc un peu à tout, ce qui me permet d’avoir une vraie vision à 360°.
Quel type d’entreprise est Valdinox ?
Basée en Cantabrie, au Nord de l’Espagne, Valdinox est une entreprise industrielle spécialisée dans la production d’un type de chemin de câbles en fil d’acier.
Notre produit possède une forte valeur ajoutée grâce à un système breveté en 2012. Pour Valdinox, cette innovation permet d’accéder à des marchés que nous ne pourrions pas adresser normalement, comme le marché américain, du fait de l’impact du coût du transport.
Qui sont vos clients ?
Nos clients sont surtout situés en Europe et en Amérique du Nord. Nous en avons également en Amérique latine (Costa Rica, Pérou, Mexique), mais la pandémie a mis à mal notre activité dans cette région, à cause de la hausse des taux de fret et des matières premières, jusqu’à nous obliger à cesser les exportations. En revanche, nos exports vers l’Amérique du Nord n’ont pas souffert de ces évolutions, car dans ces marchés peu interventionnistes, la hausse des prix se répercute immédiatement sur les utilisateurs finaux. Vers le continent américain, nous exportons environ deux conteneurs par semaine, mais nous sommes par le passé montés jusqu’à quatre. Nos ports de départ sont Bilbao, Algeciras, Barcelone et Valence, et peut-être Santander prochainement. Pour l’Europe, nous utilisons le transport routier, à raison de 4 ou 5 camions hebdomadaires.
Est-ce que la situation actuelle de retournement de marché change ta stratégie de transport ?
Non, car les caractéristiques de nos produits, avec des marchandises très volumineuses, font que les options de transport sont limitées. Par exemple, nous ne pouvons utiliser que des conteneurs de 40 pieds en maritime. Quant à l’aérien, c’était déjà une option trop chère avant la pandémie, elle l’est donc encore plus aujourd’hui. Toutes ces contraintes n’ont pas changé. Au niveau commercial maintenant, si la hausse des coûts a freiné bien des entreprises, dans l’ensemble, nous avons réussi à nous ajuster grâce à une forte agilité.
Est-ce que le défi environnemental compte pour une petite PME industrielle, notamment dans ses actions logistiques ?
Oui, bien sûr que ça compte ! Comme toutes les entreprises aujourd’hui, nous sommes engagés dans la réduction de notre impact environnemental et énergétique. Avant même la pandémie, nous avons opéré des changements dans notre système de production, sans compter que notre système breveté favorise les économies d’énergie et de ressources, tant dans sa production que dans son installation. Côté transports, nous accordons un grand intérêt à ces sujets et cherchons à nous adapter pour réduire notre impact environnemental dans toutes nos actions commerciales.
Mais il faut se rendre à l’évidence, en tant que petite entreprise nous ne pouvons pas influer sur les entreprises de transport. En revanche, nous prêtons une grande attention aux compagnies qui montrent une sensibilité et s’engagent sur ces sujets. En ce sens, OVRSEA est la première entreprise que j’ai vue, dans le secteur logistique, à fournir au client une information sur une estimation précise de l’empreinte carbone pour un transport donné ! Même si nos clients ne le voient pas encore comme un élément déterminant d’achat, en tant que chargeur, c’est pour nous désormais une information capitale.